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le troubadour
23 janvier 2015

Salut l'artiste

Gribouille toi la grande absente, aujourd'hui c'est un triste anniversaire tu allais voir l'autre côté c'était en soixante huit.

Tu avais commencé à te produire à seize ans à Lyon, avant de monter à Paname où tu donnais vie à tes Poulbots, tes dessins à la craie, sur le trottoir tu en faisais voir à la maréchaussée. Cocteau te croisant dans une rue où tu dessinais, s'est mépris sur toi (intéressé ? Je le comprend) cette "jolie fille pleine de musique qui ressemblait parfois à un joli garçon" et t'abordera. Il te présentera au Bœuf sur le toit, premier pas pour te lancer dans la chanson. Il dessinera aussi ton portrait que, en souvenir de sa méprise, il dédicacera "À mon ami Gribouille". Tu le gardas si précieusement ce dessin en ajoutant pudiquement un « e » au mot ami. Le jeudi 18 janvier 68, toi qui chantais, je vais mourir demain. Tu es partie d'un excès de barbituriques et d'alcool. Certains ont parlé de suicide, comme si tu étais du genre à tirer ta révérence, mais moi je voulais juste te connaître en vrai, on n'a pas eu le temps.

Marie-France Gaite, toi la petite née à Lyon le 17 juillet 1941, tu avais vingt six ans ce 18 janvier 1968, quand est partie Gribouille. J'avais promis à une autre amie de venir te voir aujourd'hui prendre un pot avec toi, hélas ma santé ne s’améliore pas à la vitesse que je le voudrais et plein d'autres soucis nous ont déjà pourris l'année. Demain je partagerai ta chanson avec les amis, oui, on fait cela maintenant le cul dans son fauteuil, on fait sa révolution en picolant pour certains ou pas pour d'autre qui se cache sous un pseudo, cela te ferait marrer et comme moi souvent gerber, mais je te promets de passer cette année, cela fait un bail que je ne suis pas venu.

Dans les années soixante tes textes les plus connus sont ta vraie marque personnelle, tu as été au milieu des plus grands et ton apparence de mec, ta voix grave ainsi que tes chansons personnelles et ambiguës ont conquis le public lesbien. Ta défense des grosses, des moches, des cocues auraient dû te faire être un symbole du MLF. Je ne les ai jamais entendu te citer. Mais comme disait Dolto, pour avoir envie d'y être, il ne faut pas être une femme.

Tes chansons pour la paix n'ont pas eu l’écho qu'elles méritaient, les militaires sont toujours vert de gris, et les roses barbelées sont toujours en métal. Il y a toujours des Julie qui s'endorment seules, des gosses sans jouets, et privés de rondes, rien en bien n'a changé au contraire. Ce sont des clowns qui nourrissent les pauvres, on flingue même de humoristes alors tu vois, c'est pas gagné. Mais comme c'est ton anniversaire d'au revoir je te laisserai le dernier mot en chanson bien sûr.

Avant juste une invitation pour mes amis parisiens demain, pas les cons qui ont prévu un défilé, non eux ne seront jamais des amis, dans mes lettres d'enfant que je t'envoyais je te disais déjà que comme toi, je n'aimais pas les cons. Tes réponses étaient toujours gentilles sans compassion et ton « T'es un peu jeune copain, en début de tes réponses qui n'ont jamais manqué » me faisait souvent rire quand mon amie Julie me les donnait. Elle devait m'emmener avec elle à Paris, mais c'était trop tard. Donc mes amis parisiens, oui vous les vrais, allez donc prendre un verre avec elle. Elle est inhumée au cimetière de Bagneux (92), dans la 96e division 8e allée tombe 37 (c'est au fond du cimetière). Si vous allez lui rendre visite, passer plutôt par la petite entrée sud, vers le cimetière municipal de Bagneux plutôt que par l'entrée principale de Montrouge .

Elle aimait la simplicité donc une rose et boire un verre de rouge avec elle à ma santé. Allez Gribouille, tu me manques alors fais moi plaisir chante et avec toi je vais trinquer.

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le troubadour
  • Mon enfance, ce sont mes souliers mouillés et percés portant mon tronc cassé par les coups et le travail de la terre. Mon enfance, ce sont mes amis tombés dans la lutte, mais juste décorés par mes larmes. Mon enfance c'est la découverte de ce monde cruel
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